Le Maroc... de Sidi Salah aux ruines d'Hassi Lâanithie
Je m'aperçois que je ne vous ai pas encore parlé des échanges que nous avons eu avec l'équipe chamelière et notre guide.. Saisissants!! En effet, autour d'un feu de camp, nous discutions longuement de nos vies respectives, des valeurs de nos sociétés.. Nous avons découvert des hommes du désert, très tolérants et parfaitement conscients des travers de la religion musulmane lorsqu'elle est portée par des fanatiques, et de leur culture où les droits des femmes sont la plupart du temps ignorés quand ils ne sont pas totalement bafoués, alors que ces dernières ont une place prédominante dans les familles... Une belle leçon que nous ont donné ces hommes éclairés défenseurs de la condition féminine et d'une société apaisée...
Le lendemain matin, nous avons randonné non loin du village de Sidi Salah, direction les pentes sablonneuses de Tidri.
Nous avons découvert des gravures rupestres sur les cimes en bordure de l’oued Drâa. Nous avons poursuivi entre dunes et hamada (plateau rocailleux surélevé des zones désertiques) pour rejoindre notre campement au coeur de l’erg Sahel.
Cette journée restera mémorable car nous avons essuyé la pluie dans le désert, et pas une petite averse.. Notre guide nous a indiqué qu'il n'avait pas plu de la sorte depuis plusieurs années.. Quelle chance d'assister à un phénomène météorologique si rare dans ces paysages..
C'est par ailleurs précisément lors de cette journée, que j'ai eu la chance de trouver une météorite que j'ai d'ailleurs ramené en France.. Cette pierre céleste d'une telle densité que notre guide n'a pas eu l'ombre d'une hésitation quant à sa nature, a eu une histoire des plus rocambolesques puisque j'ai bien failli quitter le Maroc sans elle. Elle a roulé sous le lit de la chambre d'hôtel où nous avons séjourné pour notre dernier jour à Ouarzazate. Je ferme la parenthèse!!
Nos marches nous ont ensuite fait découvrir des cimetières marocains dont la particularité est qu'ils ne sont pas clôturés et qu'aucune pierre tombale n'y est disposée. On reconnaît un cimetière à l'amoncellement de pierres qu'on y découvre.. disposé aux pieds et à la tête du corps enterré pour identifier le lieu où le corps est enterré. J'ai trouvé cela très simple et très beau. Des lieux apaisants que les vivants partagent avec les morts, sans fioritures inutiles...
Plus tard dans la matinée le même jour, nous avons quitté les dunes de l’erg Sahel, cap plein sud, pour une belle étape jusqu'au site de Hassi Lâanithie où nous avons visité des ruines d'anciennes forteresses.
Les déserts de pierres (reg) que nous avons traversé nous ont permis de découvrir qu'il s'agissait souvent d'endroits jadis recouverts par les eaux.. Les fossiles aquatiques et autres coquillages attestent d'ailleurs de ces temps reculés...