Ethiopie : les églises creusées dans la roche de Lalibela
En nous rendant sur le site des églises, nous avons croisé des enfants jouant avec des chambres à air.
enfant jouant avec chambre air P1040001
Lalibela est adossée aux contreforts du mont Abouna Yosef qui culmine à 4190 m d'altitude.
Au cœur de l’Ethiopie, dans une région montagneuse et relativement aride même si des touches de verdures apparaissent çà et là, onze églises médiévales monolithiques ont été creusées dans la roche volcanique, le tuf.
L'église Bete Medhane Alem
Dans chaque église un prêtre officie!
Classés à l'Unesco, ces monuments exceptionnels valent vraiment le détour. Si j'ai été littéralement ébahie devant les portes grandioses des tombeaux royaux à Petra, édifiés par le peuple Nabatéen, ici ces sont de véritables temples voués au culte qui ont été creusés à des dizaines de mètres de profondeur au cœur de la roche. Vraiment impressionnant.
Leur construction est attribuée au roi Lalibela ( traduction approximative : même les abeilles la reconnaissent comme souveraine) qui, au XIIe siècle, entreprit de construire une "Nouvelle Jérusalem" après que les conquêtes musulmanes eurent mis un terme aux pèlerinages chrétiens en Terre Sainte.
Les églises n’ont pas été édifiées de manière traditionnelle, mais creusées dans la roche en blocs monolithiques. Dans ces blocs, on a ensuite dégagé des portes, des fenêtres, des colonnes, différents étages, des toits, ... Celles que nous avons visitées ce jour-là, 10 au total, présentes sur deux sites très proches étaient pour la plupart recouvertes d'immenses auvents de protection déployés par l'Unesco ces dernières années afin de protéger ces constructions qui ont malheureusement été érodées au fil du temps et supportent mal les impacts des précipitations.
Ces protections gâchent forcément un peu la vue de ces constructions singulières mais leur préservation est forcément une priorité.
L'intérieur des églises est quant à lui relativement épuré avec des surfaces réduites.
Ce travail de titan a ensuite été complété par un vaste système de fossés de drainage, de tranchées et de passages pour les processions avec, parfois, des ouvertures vers des grottes d’ermites ou des catacombes.
Nous avons visité 10 églises dont la dernière celle d'Emmanuel a été pour moi la plus remarquable qu'on ait vue ce jour-là. On y accède par des passages souterrains et on arrive au cœur d'une fosse entourés de murs en pierre gigantesques au centre desquels un magnifique temple est érigé, encore une église mais un peu plus grande que les autres à l'intérieur. J'ai en effet été très étonnée de constater que les églises colossales de l'extérieur étaient très peu profondes à l'intérieur. Elles sont toujours utilisées de nos jours comme lieu de culte ce qui fait d'ailleurs que nous n'avons pu les visiter que l'après-midi après l'office de la matinée. Nous avons croisé de nombreux diacres et prêtres dans chaque Eglise qui sont chargés des offices religieux.
Un petit métier est florissant. C’est celui très étrange du gardien de chaussures qui veille sur nos brodequins du début à la fin lorsque nous les enlevons en rentrant dans chaque édifice.
Cette région de Lalibela est très sèche et c'est ici que la famine qui a touché l'Ethiopie dans les années 1970 a été la plus rude car il n'avait alors pas plu depuis 3 ans.
En rentrant à pied à notre lodge nous avons profité de la ville et de son animation!
Notre lodge très confortable était situé sur la montagne abritant les églises donnait sur la vallée avec une vue remarquable surtout en fin de journée.
J'ai pu là encore découvrir de nombreux oiseaux endémiques que je me suis fait un plaisir d'immortaliser.
Le soir, nous avons fêté le réveillon de Noël avec notre groupe de voyageurs autour d'une bouteille de champagne ! La première fois que Dawit goûtait et il a apprécié !