Le jour suivant nous avons randonné au milieu de grands espaces sahariens pour nous rapprocher de la vallée du Drâa. Des espaces désertiques couverts de pierres, sans fin. Nous avons essayé sur cette route une tempête de sable mémorable. L'installation des tentes et notamment de la tente mess où nous prenions nos repas s'est transformé en véritable défi. Et que dire de nous.. Après plusieurs jours dans le désert, dans le confort le plus spartiate et sans douche, cette tempête a fini de teindre nos peaux à l'image de celles des touaregs... mésonnaissables... et couverts de sable!!

Le lendemain matin, nous avons arpenté la palmeraie de M’hamid et ses nombreux ksour. Nous avons passé notre dernier bivouac dans le désert, entre dunes et palmiers. Les dunes.. les premières que je voyais, si parfaites, modelées par le vent.. Les déformer par nos pas étaient presque un sacrilège... Quel spectacle!

Et puis voir l'équipe chamelière préparer le pain ou des crèpes dans un trou de sable.. quelle beauté.. Et le goût de ce pain chaud, de ces crèpes.. je ne l'oublierai pas... Je crois que cela est comparable à la première gorgée de bière pour un homme assoiffé.

Enfin, je n'oublierai jamais cette nuit en plein désert... quand vers 3h du matin, une douce mélopée m'a extirpée des bras de Morphée.. Plusieurs voix si mélodieuses, portées par le vent... ondulant dans l'air frais de l'aube.. provenant des 3 villages alentours.. celles de muezzins. Une merveille. L'impression d'être hors du temps. D'avoir la chance de profiter d'un petit moment de grâce.

Pour rejoindre Ouarzazate nous avons traversé la vallée du Drâa puis retraversé Zagora.

Lors de notre journée de quartier libre à Ouarzazate nous avons pris d'assault une étrange officine, ressemblant d'ailleurs plus à une pharmacie qu'à autre chose. Cet endroit nous avait été recommandé pour le choix des épices que l'on pouvait y faire. Autant dire que nous n'avons pas longtemps hésité à ramener de nombreuses épices de grande qualité... Nous y avons également découvert et apprécié la poterie locale très colorée.. Là aussi nous n'avons pas résisté au plaisir de ramener de ce beau voyage quelques plats typiques...

J'ai aimé le Maroc, le désert, la pudeur des marocains.. La noblesse de ces hommes qui traversent le désert, et en connaissent les moindres recoins...

Une Belette ensablée