Cuba - Trinidad la magnifique
Après ce bon repas, nous avons pris la route vers Trinidad (environ 25 km), où nous nous sommes installés pour la nuit dans une casa particular chez l'habitant, tout confort.
Nous avons échangé avec notre hôte qui nous a dit ce que nous avions déjà compris, à savoir que la vie Cubaine est très agréable sur certains points (sécurité civile partout, comme la santé et l'éducation gratuite et obligatoire). Personne ne meurt de faim à Cuba et tout le monde peut travailler et s'habiller correctement. Cependant, c'est la contrainte économique de l’État qui est la plus mal vécue. Si ces dernières années l’État a permis le développement du commerce privé, il vient de prendre une loi qui revient en arrière et risque de beaucoup limiter le développement des initiatives privées par davantage d'impôt ou l'absence d'autorisation d'ouverture de nouveaux commerces. Les Cubains que nous avons rencontrés déplorent cette situation qui les contraint à exercer au moins deux emplois pour s'en sortir. Le salaire moyen d'un ouvrier est de 20 cuc (soit environ 16 euros). Pour un médecin, le salaire moyen est de 80 cuc environ, soit 64 € environ. Quand on sait que la langouste coûte 4,5 cuc environ (prix le plus bas), soit 4 €, on voit bien que les Cubains mangent très rarement du poisson et jamais de la langouste.
Notre guide nous a aussi montré son carnet d'approvisionnement de produits de première nécessité à bas prix, distribué par l'Etat à chaque cubain pour lui assurer le minimum vital.
Par ailleurs, du fait de l'embargo économique de États-Unis, de nombreux Cubains sollicitant un visa ne l'obtiennent pas, ce qui en a contraint certains à rejoindre illégalement les côtes de Floride sur des embarcations de fortune, au prix potentiel de la mort ou d'une très forte amende de l’État Cubain. Beaucoup de Cubains ont perdu la vie dans cette entreprise du désespoir notamment pendant la période dite « spéciale » lors de la chute du bloc soviétique et la fin des aides financières de la Russie, quand le pays a connu une crise économique sans précédent. Un mémorial des Cubains mort dans cette démarche d'immigration illégale se visite d'ailleurs à Miami.
Nous n'avons pas pu visiter la ville tant il pleuvait ce soir là. Il faut savoir qu'il y a des orages tous les jours pendant la saison des pluies à Cuba, c'est à dire l'été chez nous. Et les orages ne font pas semblant, la pluie tombe à seaux mais heureusement, ça ne dure pas trop longtemps.
Au restaurant privé,nous avons dégusté un cocktail local appelé « la cachanchara », à base de rhum, de jus de citron, d'eau et de miel local, l'équivalent de notre bon vieux grog mais glacé. Délicieux.
Le lendemain matin, nous avons visité Trinidad, l'une des plus anciennes cités coloniales de Cuba, inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Elle est située non loin de la vallée de Los Ingenios, ancien empire sucrier du centre du pays.