Les carnets de voyage de la belette agile

L'après-midi, nous avons visité un site spectaculaire et très étendu dans le parc de Linow, connu pour ces manifestations liées au volcanisme tout proche avec des marmites de boue énormes et bouillonnantes, des paysages colorés magnifiquement par le souffre dans un écrin de verdure tout à fait surprenant.

Le soir, direction la ville de Tomohon, pour rejoindre l’observatoire volcanologique qui contrôle les volcans Lokon, Mahawu et Soputan pour nous assurer que le lendemain nous pourrions en toute sécurité faire l'ascension du volcan « Gunum Lokon ». C'était la première fois que je rencontrais un vulcanologue. Il nous a expliqué sa mission de surveillance d'une dizaine de volcans du nord de la Sulawesi, dans leur bureau avec tout l'outillage spécifique lié à cette mission. Ce fût passionnant et instructif.

Le vulcanologue nous a rassuré en indiquant que le volcan Gunum Lokon était classé 2 sur une échelle de 4, soit une activité volcanique modérée se révélant sous forme exclusivement de fumerolles. Mais, il nous a aussi précisé qu'à Djakarta, nous n'aurions pas eu l'autorisation de grimper avec cette cotation.

Nous avons rejoint un superbe hôtel le soir, « Grand Master Resort » aux prestations haut de gamme, pour deux jours

Nous avons dîné dans le restaurant « Green garden » de brochettes de porc et de beignets de lardons délicieux.

Nous avons rejoint notre hôtel pour prendre notre petit-déjeuner puis nous avons repris la route vers le village de Sawangan. Sur la route nous avons découvert un joli point de vue où des rangers nous ont fait découvrir des perruches et un joli pivert dans un grand arbre qui bruissait d'oiseaux.

Nous avons ensuite visité le village de Sawangan, où nous avons découvert dans les jardins des maisons des toiles tendues recouvertes de clous de girofle en train de sécher. Dès la descente du minibus, nous avons été saisis par l'odeur prégnante des clous de girofle dans l'air. Puis, un couple nous a accueilli dans son jardin pour discuter. Comme cette population est accueillante et s'intéresse aux étrangers, c'est un bonheur d'échanger avec eux, toujours positifs et souriants.

Un peu plus loin sur la route des grottes creusées dans la roche par des japonais entre 1942 et 1945 attestent de leur tentative de colonisation brutale. De nombreux sulawesiens y ont perdu la vie.

Sur la route, nous avons aussi pu admirer des maisons sur pilotis entourées de nénuphars et de fleurs de lotus fuschia.

Puis l'immense lac de Tandano s'est dévoilé dans une spectaculaire caldera de plusieurs kilomètres. On y travaille dans le secteur de la pisciculture.

A l'heure du déjeuner, pour nous rendre à notre restaurant « A l'aise » au bord du lac dans un site superbement décoré en bois, nous avons découvert l'arbre produisant les noix de macadamia. Et comme repas du poulet, des légumes et des beignets de légumes avec un excellent jus de citron frais.

Le lendemain matin, nous avons quitté notre hôtel de très bonne heure pour rejoindre un village de pêcheurs.

Nous y avons découvert le peuple Sanguir, des pêcheurs venant des îles du nord des Philippines. Même un dimanche, nous avons pu assister à un retour de pêche sur la jolie plage où des dizaines de catamarans étaient stationnés.

Les hommes qui ramènent le poisson (bonites, sardines, coryphènes) et les femmes qui le lavent, le trient pour le vendre rapidement dans le village ou à la criée

Tout le petit village se trouve alors concentré sur cette activité, les femmes, les enfants et les parents .

Nous nous sommes dit que l'ambiance devait être encore plus électrique les autres jours de la semaine où tous les pêcheurs sortent leur bateau.. En effet, le dimanche, seuls quelques pêcheurs sortent en mer pour pêcher.

Le dimanche est en effet le jour de la messe à l'église du village qui commence par la messe des enfants. Nous sommes d'ailleurs entrés dans l'église pour constater que sa décoration est très différente de nos lieux de culte catholiques. Ces églises sont en effet très colorées.

Nous avons pu admirer des orchidées épiphytes sur un arbre au bord de la mer.

Nous avons rejoint le site du Parc national de Tangkoko, réputé pour sa faune endémique

Située au pied de la montagne Dua Saudara, au nord de la Sulawesi, la réserve naturelle de Tangkoko est composée de collines et vallées avec une grande variété de feuillus et une végétation inhabituelle d'une superficie de 8000 hectares ont seulement 600 sont ouverts aux touristes.

Nous y avons déjeuné avant de nous enfoncer dans la forêt pour y découvrir pendant 4 heures de bonheur, tantôt des groupes de macaques noirs...

... des martins pêcheurs colorés, des lézards, papillons et autres lézards monitor... et les très fameux tarsius aux yeux globuleux, un des plus petits mammifères de la planète.des calaos rhinocéros, des couscous ventre roux et ventre blanc, espèces d'ours singes

... des couscous ventre roux et ventre blanc, espèces d'ours singes...

.. un pivert et un autre martin pêcheur...

... le très fameux tarsius aux yeux globuleux, le plus petit des primates et un des plus petits mammifères de la planète...et de façon très vraisemblable, ayant inspiré le mogwai. Autant dire que les touristes étaient nombreux autour des arbres où ces petites bêtes passent la journée. 

... des calaos rhinocéros...

Enfin sur le retour nous avons croisé un dicée à flancs jaunes petit oiseau en boule en train de dormir et deux horribles tarentules près de la cavité d'un tronc d'arbre.

Cet après midi de safari a été fabuleux tant nous avons pu découvrir les espèces endémiques qui nous faisaient rêver.. je vous laisse juge au vu des photos et vidéos jointes au présent article !

Le lendemain matin nous avons pu profiter du merveilleux hôtel que nous avions à peine découvert la veille au soir vers minuit.

Une vue sur mer à couper le souffle à l'ouverture des rideaux...Nous avons pris notre petit déjeuner dans ce cadre idyllique, puis sommes allés admirer ce paysage du bout de la jetée en admirant des poissons tigrés dans l'eau ainsi qu'un poisson coffre, le site étant réputé pour la plongée.

Manado, la ville où nous séjournions est la seconde plus grande ville des Sulawesi. Elle compte environ 500 000 habitants, majoritairement de confession catholique.

La tribu habitant dans cette province nord de Sulawesie située juste au dessus de l'équateur, s'appelle les Minahasas.

Notre objectif de la matinée était simple, nous rendre et visiter le cimetière ancien de Manado de la tribu des Minihasas, appelé Warega.

Sur le chemin, nous avons pu admirer le volcan Klabat, le plus haut sommet de l'île, qui n'est plus en activité heureusement.

A l'arrivée sur ce site, nous avons été étonné de découvrir que ce cimetière regroupait des tombes conçues en pierre avec un couvercle mais verticales et non horizontales comme classiquement, le défunt étant recroquevillé dans une position de fœtus dans le tombeau pour y tenir. A noter, hélas, que beaucoup de ces tombes ont été amputées de leur partie supérieure. Les sculptures ont fait l'objet d'un trafic d'antiquités.

Les stèles présentes dans ce cimetière qui réunit toutes les anciennes tombes, dont beaucoup ont été rapatriées dans ce cimetière musée, représentaient des personnages, des femmes enceintes et train d'enfanter, ou des dragons. Un très bel endroit très paisible qui nous a confirmé toute la complexité des coutumes sulawésiennes.

Nous avons ensuite fait une halte pour nous promener dans des champs de girofliers et de muscadiers, qui constituent des cultures importantes de l'île. Beaucoup de beaux papillons dans ce secteur.

Comme nous avions du temps, nous avons ensuite visité le parc archéologique de Leang Leang, pour y découvrir dans un magnifique environnement de roches karstiques des grottes renfermant des peintures rupestres de plus de 30000 ans. Fabuleux ! Les couleurs étant encore présentes !

Après ces jolis moments de découverte, nous avons bu un verre dans un petit établissement du bord de mer de Makassar, un kios,  avec vue plongeante sur la mer, devant le grande Mosquée aux 99 coupoles, au soleil couchant. Ce fut bière blonde, jus de clémentine savoureux et beignets de crevettes et morceaux de seiche grillée. Un moment juste génial avec notre petit groupe, le guide et notre chauffeur.

Du coup, nous n'avons pas vu le temps passer pour cette journée qui aurait du être une simple journée de transfert ennuyeuse ! A retenir pour les voyageurs impatients. Un contretemps peut s'avérer être une excellente nouvelle et l'occasion de faire des choses qui n'étaient pas prévues. 

Notre vol ayant été retardé à 22h20, nous avons dîné à l'aéroport de Makassar avant de nous envoler pour Manado et rejoindre directement notre hôtel pour une bonne nuit de sommeil.

Le lendemain matin, nous nous sommes levés très tôt et avons quitté l'hôtel à 5h30 pour prendre notre avion à l'aéroport de Rantepao « Palopo ». Mais pas de quoi nous empêcher de prendre un bon petit déjeuner sur le chemin face à la mer au soleil levant !

Le vol vers Makassar en ATR a duré une heure environ. Arrivés à la capitale de la Sulawesi, et comme le transfert vers Manado notre destination finale de la journée n'était prévu que vers 21h ce soir là, notre guide Robby a eu la fabuleuse idée de nous faire découvrir une forêt proche de Massakar à Chamba, très réputée pour les fabuleux papillons endémiques qu'on peut y admirer.

Et l'observation n'a pas été vaine puisque, près d'un lit de rivière dans une forêt ouverte et lumineuse entourée d'immenses roches karstiques, nous avons pu admirer quelques papillons endémiques très imposants, tels que l'ascalapus noir ou la papillo endrekless blanc doté d'une longue queue aux pointes noires. Mais difficile de les immortaliser, alors que les petits lézards étaient quant à eux plus faciles à photographier !

Après cette chasse aux papillons rares, nous avons déjeuné dans un restaurant le long de la route vers Massakar d'un poulet grillé, d'une soupe et de riz. Etablissement étrange, vaste et déserté..et un accueil moins empressé que partout ailleurs. 

Nous avons ensuite pris de l'altitude vers de magnifiques panoramas à 1400m d’altitude. Nous sommes partis du village de Dery, où nous avons croisé un forgeron et où nous avons commencé à découvrir la manière singulière de cueillir le riz dans ces contrées, sous forme de bouquets de riz qui sèchent au soleil.

Tout autour de nous des rizières magnifiques, des buffles, des torajas en train de cultiver le riz et des forêts de bambous.

Nous avons croisé des collégiennes qui nous ont demandé de les prendre en photo avec beaucoup d'enthousiasme, ravies que nous échangions avec elles quelques mots en Toraja.

Nous avons déjeuné dans un très beau village traditionnel, Akung, d'un délicieux repas préparé par des villageois. Un vrai délice, des beignets de poulet et de maïs, du bœuf mariné et du poulet aux pousses de bambous cuit à l'étouffé dans une tige de bambou le tout arrosé de bières Bintang fraîches. En guise de dessert de délicieux morceaux de papaye. Un vrai moment de bonheur.

Nous avons poursuivi par la visite du village traditionnel de Pallawa, où nous avons visité l'intérieur d'une maison Toraja et acheté de l'artisanat local, de petites représentation de Tau Tau (un couple de personnes âgées) et un couteau traditionnel, cette région étant très réputée pour la coutellerie.

En fin de journée, nous sommes allés déguster un délicieux café arabica Sapan dans le magasin Kaa Toraja Coffee, et nous en avons acheté pour poursuivre l'expérience au retour de notre voyage.

Le lendemain matin, nous avons rejoint le nord du pays Toraja pour une merveilleuse découverte, le site de Kalimbouang Bori, le village de Bori, connu pour ses mégalithes creusés en forme de tombeaux.

Nous y avons découvert de magnifiques menhirs représentant chaque défunt, entourés de greniers à riz anciens aux toits de bambous couverts de fougères. Les torayas organisent sur ce site la cérémonie funéraire de leurs proches en plantant un menhir à leur attention.

A noter qu'une maison traditionnelle Toraja est construite en 6 mois contre 2 mois pour un grenier à riz.

Nous y avons assisté au nettoyage d'un buffle Saleko de couleur rose tâcheté de noir, aux yeux bleu blanc, qui est le plus rare et le plus cher. Les torayas nettoient avec grand soin leurs buffles.

Un site juste sublime qui est celui du clan  depuis 1817.

Après une volée de marches, nous avons découvert un site digne d'un Indiana Jones. Un énorme rocher de forme ovoïde creusé de tombes fermées par de petites portes en bois, entouré d'une forêt de bambous. Nous y avons admiré des oiseaux, insectes, araignées et fleurs endémiques magnifiques.

Un peu plus loin, nous avons découvert un banian ayant servi de tombe à un nouveau né, cet arbre se refermant naturellement sur la dépouille. Les Torajas considérant que l'enfant ainsi placé poursuivra sa croissance dans l'arbre vers le paradis, nourri de la sève de l'arbre.

Cette manière d'enterrer un enfant de moins de 6 mois est finalement très poétique, l'enfant revenant à la nature.

Après le déjeuner nous sommes allés visiter les tombes royales de Suaya, situées au sud de Rantepao. La famille noble, les Puang, y est enterrée dans des roches calcaires. Pendant la guerre civile entre Bugies et Toraya qui a eu lieu 1956 et 1958, la cheffe de cette famille et du village Toraya de Suaya a hébergé et protégé un chef de guerre Bugies, puis s'est converti à l'islam, ce qui lui a valu la rancune de la population locale.

Nous avons ensuite randonné dans la forêt avoisinante et visité un magnifique village traditionnel aux maisons Torajas en tuiles de bambous recouvertes de végétation, de nombreuses cornes et machoires de buffles, voire pour l'une des plus belles maisons, de crânes humains d'esclaves.

Dans ce village, Kawaga, nous avons joué au « sepak takraw », jeu asiatique avec un filet et une balle en rotin dans lequel les joueurs jouent avec les pieds et la tête avec une grande agilité. Nous avons joué avec les enfants de ce village avant de rejoindre notre hôtel ! La vérité commande de dire que ces enfants doivent encore rigoler en repensant à notre maladresse.