La Nouvelle Calédonie.. de Nouméa à la baie des tortues
En quittant Nouméa, nous avons traversé Païta, qui abrite l'aéroport international de Nouméa. J'ai pu y découvrir la présence de pétroglyphes (sculptures rupestres dont les formes géométriques et cruciformes stéréotypées restent un mystère pour les archéologues quant à leur signification) au col de Katiramona et de tumuli (vaste dômes de terre d'origine entourant une colonne de calcaire semblable à une sorte de « chaux », datés entre 3 000 et 10 000 ans avant nos jours et dont l'origine humaine fait débat au sein de la communauté scientifique), ainsi que les traces de tarodières au col de la Pirogue semblent témoigner d'un peuplement pré-colonial assez ancien.
A Bouloupari, j'ai découvert le site de l'usine sucrière de la Ouaménie construite en 1872 avec sa cheminée carrée d'une vingtaine de mètre, ses quelques murs et sa chaudière en fonte. J'y ai également visité au lieu-dit Camp Brun vers La Foa, les vestiges du terrible camp de redressement de l'Administration pénitentiaire destiné à mater les fortes têtes. Il n'y reste que les ruines des cellules et les puits.
Nous avons continué par la découverte de la commune de "La Foa",qui tire son nom du fleuve qui la traverse. Cette petite ville de 1400 âmes , fait partie de la "brousse" sur la côte Ouest de la Grande Terre. La « brousse » est le surnom donnée à la zone rurale de la Grande Terre qui contraste avec la zone urbaine du Grand Nouméa qui concentre les 2/3 de la population totale du territoire. Ses habitants sont appelés les Broussards. Koné (chef-lieu de la Province Nord) et Bourail surnommée la "capitale de la Brousse" en sont les deux autres principales villes.
Pour en revenir à "La Foa", cette petite ville est réputée pour son festival de cinéma annuel. Elle est reliée aux autres communes de cette côte par la fameuse route territoriale 1, qui sert également de rue principale à son village-centre. À la sortie de ce dernier, à Fonwhary, la route provinciale 5, dite « Route du Col d'Amieu », constitue la première moitié de la transversale traversant la chaîne centrale pour relier La Foa sur la côte ouest au col de Koh et de là aux villages de Kouaoua ou Canala sur la côte Est en Province Nord.
Cet univers de far-west est très bien retranscrit dans la BD "La Brousse en folie" une série créée par Bernard BERGER en 1983. Il n'y a pas réellement d'histoire, ni de vrais héros, dans chacun de ces albums haut en couleurs, mais diverses histoires en une planche dans une petite ville de Nouvelle-Calédonie.
On rencontre pas mal de personnages dans cette bande dessinée, et surtout le fameux Tonton Marcel, éleveur ... coup de chasse, coup de pêche, coup de fête et coup de gueule ». Archétype du « Broussard », ou Caldoche de Brousse. C'est potentiellement le « héros » de la série s'il devait y en avoir un. Il est râleur, coléreux, têtu, buveur, légèrement de mauvaise foi et menteur, mais ingénieux et disposant au final d'un bon fond. On y découvre aussi les Zoreilles, ces français venus de métropole.
Nous avons poursuivi par Bourail, vaste commune à l'intersection de trois vallées. Entre mer et montagne, c'est un pôle agricole important, héritage de la colonisation pénitentiaire du 19ème siècle. Cette commune est aussi une destination touristique à part entière, avec notamment ses plages de sable blanc : Poé, la Roche percée et la baie des tortues, très prisées par les surfeurs. Trois joyaux.
Ma préférée étant la baie des tortues.. quelle merveille, bordée de pins colonnaires immenses..
Ces arbres sont endémiques en Nouvelle Calédonie. Ils couvrent l'île des pins dont on reparlera plus tard, et à laquelle ils ont donné son nom. Cet arbre pousse tout en hauteur, formant une colonne pouvant atteindre 50 m.