La Tanzanie : randonnée dans le secteur de Sinya
Le lendemain matin nous avons pu explorer à pieds Sinya, en plein cœur du Pays massaï. Nous avons croisé de nombreux massaïs avec leurs troupeaux de chèvres, de vaches ou de zébus.
En Tanzanie, comme à Madagascar, les troupeaux sont la seule fortune des bergers nomades. Ils ne les tueraient pour leur viande ou ne les vendraient pour rien au monde même s'ils vivent dans le plus grand dénuement. C'est là tout leur patrimoine et leur richesse.
Notre guide massaï nous a expliqué les traces des animaux,notamment leurs excréments. Nous avons également vu de nombreuses gazelles de Grant en petits troupeaux, sautillant dès qu'elles nous apercevaient.
Nous avons enfin pu accompagner, littéralement un troupeau de girafes comptant plusieurs mâles et femelles et de petits girafons adorables. Quelle vision fantastique de voir évoluer ces animaux majestueux dans cette steppe aride sous des acacias géants. Une vraie carte postale grandeur nature.
Ça et là, nos observations animalières étaient ponctuées par des rencontres avec des familles massaïs, souvent de jeunes enfants guidant des troupeaux de chèvres armés d'un bâton, des bergers et leurs femmes.
Et oui, le bâton est vraiment, avec la lance, pour les jeunes guerriers, l'outil que les massaïs ne quittent pas. On ne peut qu'admirer leur silhouette fine penchée sur ces bâtons.
La lance est semble t-il moins présente dans les tribus massaïs depuis que le rite initiatique du passage à l'âge adulte qui consistait pour les jeunes guerriers massaïs à tuer un lion a été abandonné au profit de la préservation des animaux sauvages et de l'ouverture des parcs nationaux.
J'ai oublié de préciser que si nous avons pu observer ces gazelles, c'est parce que l'endroit où nous étions installé était situé entre deux parcs nationaux l'un Kenyan, l'autre Tanzanien.
Notre guide a eu une phrase très belle pour les décrire. Il les a comparés à des flamants roses dès lors qu'ils vivent dans un environnement parmi les plus hostiles à l'homme. Belle image quand on voit ces massaïs si fin et naturellement élégants arpenter la savane par tous les temps, et devant parcourir des distances insensées pour chercher de l'eau ou trouver quelque terrains plus herbeux pour faire pâturer leurs animaux.
Si les pasteurs massaïs et les jeunes guerriers que nous avons croisés ont pour principale occupation la garde du bétail pour les protéger notamment des prédateurs de toute sorte, et notamment des lions, les femmes sont quant à elle occupées à chercher de l'eau et entretenir leurs habitations réunies dans ces Bomas, sortes de petits villages massaïs aux barrières faites d'arbustes piquants qui parsèment la savane. J'ai pu photographier ces porteuses d'eau élégantes.
S'agissant des villages massaïs, ils sont composés de plusieurs cases en tourbe aux toits ronds recouvert de chaume. Ils s'insèrent très naturellement dans l'environnement de savane que nous avons découvert.
Notre guide massaï nous a aussi fait découvrir un arbuste dont le branchage est utilisé par les massaïs comme brosses à dents. Il nous en a d'ailleurs coupé quelques branches pour que nous testions cette technique naturelle qui se révèle très efficace quand on voit la blancheur des dents des massaïs.
Nous avons cheminé face au Kilimandjaro tout couvert de brume, dans les paysages de la vallée du Rift. Un paysage vraiment magique fait de plaine parsemée de cônes volcaniques qui s'épanouit jusqu'au Kilimandjaro et qui domine tout le paysage.