Madagascar, pays Zafimaniry
La prochaine étape de notre périple fut Antoetra, porte du Pays Zafimaniry. Après avoir pris contact avec nos porteurs qui ont suivi le groupe avec nos sacs les 6 jours suivants, nous sommes partis vers le petit village d'Ifasina, typiquement Zafimaniry, puis vers Ambohimitombo, haut lieu du rhum. Celui-ci est distillé en contrebande et acheminé par des convois de porteurs. Il fait tout de même 70°....
Nous avons traversé de nombreuses rizières, monté puis descendu les collines qui composent le paysage de ces hautes terres en empruntant plusieurs petits ponts de fortune en rondins dont la traversée était pour le moins sportive!! Mais heureusement pas de chutes tant nous étions bien entourés par l'équipe des guides locaux toujours prêt à nous secourir.
Nous y avons également découvert la forêt secondaire que nous avons traversée en y découvrant des forêts d'Eucalyptus dont le bois est utilisé dans la construction des maisons et pour les sculptures et dont le miel est un pur délice!
La route nous a fait rejoindre les villages d'Ambohimitombo, en passant par Ranomena sud et Maharivo, régions toujours peuplées par les membres de la tribu des Zafimaniris (Ethnie des Betsiléos) très accueillante mais vivant dans des conditions sanitaires déplorables et dans le plus grand dénuement éducatif (l'école publique étant payante).
L'image saisissante qui me revient est celle du premier village Zafimaniri que nous avons visité. Il pleuvait des cordes ce jour là et la boue avait recouvert le sol... Des enfants quasi nus ou vêtus de haillons se sont très vite amassés autour de nous, les Vazahas (hommes blancs)....
Ils pataugeaient nus pieds dans la boue, avec de grands sourires, tout excités de voir des visiteurs. Les maisons en bois, entièrement sculptées, et au confort rudimentaire accueillent en moyenne une famille composée de 7 à 8 enfants.
Nous avions l'impression d'avoir voyagé dans le temps et de nous retrouver en plein moyen âge.
Le dénuement extrême de ces populations n'a d'égal que leur dignité. Le travail de la terre dans les rizières au fil des saisons, l'artisanat du bois, les longs trajets entre villages qui ne peuvent s'opérer qu'à pieds à défaut d'autres voies de communication.
Nous avons à cet égard souvent été ébranlés dans ce séjour par la pauvreté et parfois la misère que nous y avons découvert (notamment dans les bidonvilles d'Antananarivo), cette île étant malheureusement classée au troisième rang des pays les plus pauvres du monde.
Cependant, par bonheur nous n'avons croisé aucun enfant rachitique, car les Malgaches exploitent tout ce qui est susceptible de leur assurer une subsistance, et la terre comme la mer est riche et offre à la population une variété inouïe de denrées...
Politiquement, il faut rappeler que le pays est en phase de transition depuis 4 ans déjà... Autant dire qu'il n'y a plus de "pilote dans l'avion" et que chaque malgache fait au mieux avec ce qu'il a.