Le Groenland - ... jusqu'à la cabane de Pernakeejit
Puis, nous avons traversé plusieurs gués d'eau de glacier juste glaciale que j'ai renommée « azote liquide » tant la brûlure sur les pieds était insupportable au sortir de l'eau…
Ensuite nous avons arpenté pendant quelques heures plusieurs collines pour rejoindre le lieu de notre campement du soir.
En arrivant à l'endroit où nous avons installé notre camp de base, là encore face au Fjord du Sermilik avec une vue à 180° sur des icebergs de plus en plus énormes, nous pouvions admirer face à nous sur un promontoire rocheux deux cabanes, l'une évoquée par Paul Emile Victor dans ses aventures, appelée « Cabane de Pernakaajit » et l'autre installée en nid d'aigle sur la montagne.
La vue sur les montagnes dégoulinantes de glaciers à notre droite contraste avec celle du fjord à notre gauche. A quelques km seulement, la calotte glaciaire du Groenland épaisse par endroits de plus de 3000m de glace resplendit au soleil. C’est ici que Paul Emile Victor arriva lors de sa traversée Ouest-Est de l’île dans les années 1930. Respect.
Nous avons encore mangé froid ce soir-là mais il y avait des côtes de porc déjà cuites la veille, donc c'était la fête !
Ce soir là, il n'a pas fallu nous bercer pour trouver le sommeil, même si le repos a été quelque peu retardé par les tours de garde à assurer par deux aux alentours du camp pour se protéger de l'ours. Nous avons pris le nôtre de 22 heures à mInuit. Quand la nuit tombe à cette heure-ci et qu'on doit être vigilant à tout mouvement étrange dans les parages, je vous jure qu'on ne fait pas les malins. D'autant qu'un ours peut courir à 35 km / h. Il faut donc être particulièrement réactif, utiliser le sifflet pour alerter les membres de l'expédition et attendre que le guide armé de son fusil et de ses balles suive le protocole réglementaire (on tire en l'air, puis au dessus de l'ours, puis sur l'ours si celui-ci est à moins de 50 mètres). Ambiance aventure garantie !!
Heureusement, ce soir-là, nous n'avons pas croisé l'ours, ni les soirs suivants d'ailleurs ! Même si mon envie de voir un ours était grande avant de débarquer au Groënland, j'avoue que cette courte expérience m'aura guéri de vouloir le croiser.