Séjour à l'est de Madagascar - Visite en pirogue Manakara sur le canal des Pangalanes
Le lendemain matin nous avons passé notre journée à visiter les plantations à 18km de Manakara.
Le canal des Pangalanes fait 650 km
A Manakara le port fluvial construit à l'époque coloniale qui assurait le transport des passagers et marchandises entre le nord et le sud est fermé depuis 2002.
Nous avons été escortés par un guide local prénommé Benoît.
Nous avons débuté la découverte du canal des Pangalanes par la partie artificielle de ce dernier, creusée sous les ordres de Gallieni par des prisonniers et des travailleurs chinois. Beaucoup d'entre eux ont payé de leur vie ces travaux de forçats.
J'ai pu observer quelques Martins pêcheurs sur les berges du canal. Tout le long des habitations sous forme de case en bois et des pirogues amarrées.
Nous avons poursuivi jusqu'à l'embouchure du canal où nous avons pu observer les manœuvres impressionnantes des pirogues rentrant de la pêche et qui surfaient littéralement la vague pour accéder aux eaux plus calmes du canal.
Nous y avons fait une halte pour acheter le poisson du pique-nique et découvrir les travaux d'un sculpteur local à qui nous avons acheté une tortue radiata en bois de rose.
Les pêcheurs avaient ramené des bonites, des calmars, des thazards et même une raie.
Les pirogues utilisées sur le canal sont différentes des pirogues marines, ces dernières fabriquées dans des troncs d'albizia étant profilées à la proue pour affronter plus aisément les vagues.
Nous avons attaqué notre remontée du canal vers le nord en passant sous un pont conçu par Gustave Eiffel, et reconstruit suite à une chute de camion, par une entreprise chinoise.
Nous sommes passés à proximité du village d'Anjano Daro, ce qui signifie peaux chaudes. Il est plus connu comme le « village peau de zébu », les maisons étaient en effet construites à partir de ces peaux jusqu'à ce que les villageois comprennent qu'ils pouvaient les vendre après les avoir travaillé sous forme d'objets (ceintures, etc).
Le long du canal nous avons remarqué de nombreuses nasses reposant sur le rivage, leur conception nous a étonnés. Le guide local nous a révélé qu'elles étaient construites à base de moustiquaires fournies par le gouvernement Malgache pour lutter contre le paludisme, mais jugées plus utiles par la population pour confectionner des outils de pêche !
Nous avons fait une nouvelle halte dans un village commémorant la guerre d'indépendance Malgache avec un monument érigé à la mémoire des héros malgaches tombés lors de la guerre d'indépendance qui a opposé des villageois malgaches et des tirailleurs sénégalais envoyés par la France. Un cimetière marin non loin de là réuni les dépouilles de ces combattants, entourés de bouts de bois pour les tombes malgaches et en pierres blanches pour les tirailleurs sénégalais.
Dans le village tout proche, nous avons visité une petite plantation de vanille et acheté du miel de niaouli local.
Nous avons repris notre embarcation pour rejoindre une distillerie d'huiles essentielles. Nous y avons acheté de l'huile essentielle d'helicryse. Y étaient aussi produites des huiles essentielles de ravintsara et niaouli.
De nombreuses essences odoriférantes étaient présentes dans ce nouveau village.
Nous avons déjeuné le long de l'océan indien sur une splendide plage déserte à l'ombre de cocotiers et de conifères. L'équipe de rameurs nous a concocté un apéritif local à base de rhum gingembre cola et de gâteaux salé « cacas pigeons » ainsi appelés à cause de leur forme. Nous avons poursuivi par un délicieux déjeuner composé d'un grand vivaneau, de langoustes savoureuses et de riz malgache. En guise de dessert un délicieux ananas bien mûr ! Un moment suspendu !
Après une petite sieste bienvenue sous les cocotiers, nous avons repris la pirogue pour Manakara.
Les piroguiers nous ont offert une petite chanson lors de notre retour à Manakara.
Le soir, nous avons dîné, aux chandelles, du fait d'un nouveau délestage électrique intempestif, d'un délicieux plat de petites crevettes aux poireaux, puis d'une darne de thon pour finir par un brownie maison délicieux.
Puis nous avons passé notre dernière nuit au « Parthenay hôtel ».